J'ai commis un péché d'avarice à ton endroit. L'avarice de mes mots, mais surtout de mes gestes. Je garde tes lignes précieusement, jalousement. Je les veille, espérant les voir éclore un jour ou l'autre. Je ne laisse aucune bribe s'envoler de ma mémoire, de peur de voir le tout se dissiper, se diluer, ou pire... disparaître à jamais. Je suis avare de nous deux...
J'ai commis un péché de colère à ton endroit. Maintes fois. Une colère rouge, explosive, me vrillant le coeur et embuant mon regard. Rage de tes hésitations. Exaspération des tes tractations. La colère de tes prétendus reculs au nom de mon intégrité, de mon bien-être. J'aurais pu exploser sous tes yeux, faire trembler tes convictions les plus profondes. Ma colère aurait pu t'anéantir plus d'une fois...
J'ai commis un péché d'envie à ton endroit. J'envie ton détachement. Je suis jalouse de l'anesthésie de ton coeur. J'aimerais avoir cette indifférence à ton égard. Et puis, il y a l'autre facette de l'envie. Envie d'être plantée au centre de ton iris. Envie d'être omniprésente dans tes pensées. Envie d'être le centre de ton univers...
J'ai commis un péché de gourmandise à ton endroit. J'ai bu tes paroles tel un élixir aux propriétés magiques. J'ai un appétit plus grand que nature pour tes regards inquisiteurs. J'ai goûté tes lèvres dans mes nuits. Je me suis gavée du grain de ta peau jusqu'à satiété. Jusqu'à mon réveil. Jusqu'au difficile constat de ton absence...
J'ai commis un péché de luxure à ton endroit. Mes nuits se peuplent de lubricité en ta compagnie. Le désir jamais contenté. La tension toujours trop grande au souvenir de tes mains sur ma peau. Des perversions les pires aux aveux les moins avouables. Des caresses qui font rougir aux gémissements qu'on voudrait taire.
J'ai commis un péché d'orgueuil à ton endroit. En refusant tes invitations. Pour que tu goûtes le refus toi aussi. Pour que tu aies en toi ce désir inassouvi qui prend des jours à mourir. Je t'ai tenu tête pensant y gagner quelque chose, une satisfaction quelqueconque. J'ai préféré m'enorgueillir face à toi. Force est d'admettre que je ne gagnerai jamais à ce jeu. Parce que maintenant que la porte est ouverte, c'est avec empressement que j'ai envie d'y entrer.
J'ai commis un péché de paresse à ton endroit. Parce que je n'ai plus envie d'y mettre l'énergie que ça prendrait. Parce que je veux seulement profiter, sans avoir à m'impliquer. Sachant d'avance l'effort que ça demanderait, je baisse les bras avant même d'essayer. Il faut savoir investir ses énergies au bon endroit. Et manifestement, ça n'en serait pas un bon. J'ai fini par le comprendre. Et par paresse, je prendrai tout sans rien donner, ou si peu, juste ce qu'il faut.
Et maintenant, je sais que l'enfer m'attend... mais si c'est toi qui m'y amène, je suis prête à brûler encore et encore...
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