Y'en a plein après le départ de l'autre, des petites morts. Des étapes, des pas qui te font traverser les 5 philosophiques étapes du deuil (hashtag sarcasme en criss!).
Ce soir, c'est le changement des draps dans le lit. Ça l'air banal, anodin. À la limite du ridicule. L'impression d'avoir 15 ans et de vivre le premier chagrin d'amour. Tout peut prendre une importance démesurée. De quoi me faire virer folle. Momentanément ou pour quelques heures.
Tourner une autre page. Accepter de perdre ton odeur pour toujours. Même si dès le premier soir de la rupture, l'odeur était déjà dissipée. On ne s'est pas séparées pour rien. Tu dormais si peu souvent chez-moi que c'est pas olfactivement que t'as laissé des traces. Mais ça me vire à l'envers quand même. Ça fait déjà une semaine que je repousse ça. Va bien falloir le faire un jour. Ne serait-ce que pour des raisons d'hygiène, tsé. Ben oui, tu vois... même sous le poids de la peine, la rationalité veille quand même. On ne me refera pas.
Ça fait que c'est ça. C'est comme si je te mettais définitivement à la porte. De la chambre à coucher. De l'appartement. Encore une fois. Estie.
By the way, si quelqu'un met la main sur le docteur Howard Mierzwiak, faites-moi signe. J'ai un contrat pour lui... en l'occurence moi.
Mise à jour : pis c'est au moment où je braillais ma vie en faisant un lit que t'as décidé de prendre de mes nouvelles. Merci pour le timming. Vraiment.
30 novembre 2017
24 novembre 2017
Fuir ou mourir
J'ai sauvé ma peau.
J'avais jamais fait ça avant,
laisser quelqu'un. Et je pensais pas qu'on pouvait laisser quelqu'un
qu'on aime profondément, sincèrement.
J'ai cru, du début à la fin,
que j'avais rencontré la bonne personne. La femme de ma vie. Oui, moi,
l'irréductible célibataire endurcie. Dieu que j'y ai cru. Et j'ai tout
fait pour. Jusqu'à me marcher sur le coeur. Jusqu'à
me rendre malade. Physiquement et émotivement.
Puis, j'ai sauvé ma peau.
Si c'était à refaire, je le
referais. Aussi fort. Aussi intensément. Aussi engagée. Mais je
quitterais le navire plus tôt. Bête comme ça.
Parce que je ne pouvais pas
vouloir pour deux. Parce que la vie de couple qu'elle me proposait,
c'était trop peu pour moi. Oui, pour moi l'irréductible célibataire
endurcie. J'en avais assez des miettes. De son besoin
de solitude qui m'a fait me questionner sur mon rôle dans la vie de
l'autre. De ses décrets et de ses désirs, non-négociables, qui
m'excluaient plus souvent qu'à mon tour. Je ne savais plus que faire de
mon désir et mon envie de plus avec elle, qui ne trouvaient
jamais écho dans ses yeux et dans ses gestes.
Alors, j'ai sauvé ma peau.
J'ai quitté une femme
exceptionnelle, malgré toutes mes déceptions et mes convictions. J'ai
compris que je voulais mieux et plus que ça. J'ai compris que je
méritais mieux et plus que ça. J'aurais vendu ma mère pour
qu'elle ait un wake-up call avant que je ne ferme la porte. J'aurais pu
en accepter encore un peu plus, juste pour avoir la chance de me poser
plus souvent, plus longtemps, à ses côtés. Mais ça n'est jamais venu.
J'ai sauvé ma peau.
Je ne pensais pas qu'on pouvait
se désoler autant. Se désoler de constater qu'on avait un bonheur
immense à portée de main. Et qu'elle l'a refusé, sous prétexte qu'elle
ne pouvait pas m'en donner plus. C'est terrible
de laisser quelqu'un qu'on aime. Ça l'est doublement quand l'autre nous
aime aussi. Ça laisse dans la mémoire et le coeur une scène d'une
tristesse sans nom. Une scène et des mots qui, quand j'y repense, me
font pleurer immanquablement. Une scène et des mots
qui, quand j'y repense, me font rager intérieurement. Et l'absence.
"S'habituer" à l'absence de l'autre. Le beau paradoxe ici, puisque je la
trouvais trop absente alors qu'elle était présente dans ma vie. Malgré
l'angoisse et l'anxiété qui s'estompent au fil
des jours, tout d'elle me manque. Sa voix. Ses yeux. Ses mains. Son
amour, même imparfait et au compte-goutte.
Et maintenant que j'ai sauvé ma peau...
Je constate le chemin qu'elle
m'a permis de faire, seule et à ses côtés. Je constate que je me connais
enfin, grâce à elle et grâce à moi. Et, presque honteusement, je
constate que j'ai envie de goûter à nouveau à ce
bonheur. Pas ce soir. Pas maintenant. Mais malgré toute la peine qui me
submerge sans répit, je ne suis pas rassasiée de faire battre mon coeur
pour quelqu'une. J'aurai envie, à nouveau, un jour, de glisser ma main
dans celle d'une autre. À mes conditions,
cette fois-ci.
S'abonner à :
Messages (Atom)