Je fais comme si je l'entendais pas. Ostie que je m'efforce à la nier ou à l'enterrer. Je le sais ben trop où je m'en vais. Pis juste pour être sûre, la vie me confirme mes pires doutes depuis quelques semaines. Ça se construit, du déni. Ça s'édifie haut et grand quand on s'y met. On le sait que ça va finir par nous rattraper, mais on savoure le temps qu'on gagne.
Je le sais ben trop où je m'en vais. Et ça ne me plaît pas du tout. La destination ne me plaît pas, mais je ne peux pas nier que je chéris la route pour m'y rendre. La plus belle image, c'est le dernier couplet de "Le monde est stone". Ça tourne en boucle dans ma tête...
Le bonheur des autres a un effet de bonbon trop sucré sur moi. Trop. Parfait. Pis la misère des autres me consolent même pas. Parce que ça censure ma peine à moi. On n'en jette pas dans une cour déjà pleine. On ferme sa gueule pis on ravale.
Je le sais ben trop où je m'en vais. Pis j'ai pas un maudit reproche à personne à faire pour ça. Sauf peut-être à moi. Parce que je me ferme au moindre signe d'empathie. Parce que je me tais dès que je perçois une oreille bienveillante. Parce que je crois encore que ça va passer. Partir comme c'est venu. Parce que c'est pas d'hier qu'elle est chez-moi, cette ombre. J'aurais envie de vider mon sac : mais quand je fouille dans ce sac-là, j'ai l'impression qu'il n'y a rien digne de mention. Juste un état d'esprit qui dure et perdure. Une peine. Une immense peine. Sans nom ni raison. Rien de plus, rien de moins.
Je le sais ben trop où je m'en vais. On appelle ça un mur.
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