C'est une amie d'enfance. Y'a longtemps qu'on ne s'est pas parlé. À cause de la vie, j'imagine. C'est toujours sa faute à elle quand on ne veut pas admettre qu'on n'a pas fait ce qu'il fallait. Les nouvelles que j'ai d'elle, depuis des années, me parviennent de ma mère qui est toujours en contact avec sa mère à elle. Un presque téléphone arabe...
Elle est entrée dans les Forces armées y'a quelques années. Son rêve. Je me souviens que toute petite, elle en parlait déjà. Et nous, les filles de son entourage, encore encarcanées dans les stéréotypes de l'époque, on n'y croyait pas. Et on se demandait ce qui pouvait bien l'attirer là-dedans... "Pour aider les gens", qu'elle nous répondait.
Puis, elle a rencontré son amoureux dans les rangs. L'histoire classique. Le cadre social classique aussi, autant que le cadre militaire le permet. La p'tite maison pas loin de la base, les projets d'avenir personnels enclavés dans les projets professionels. Et leur rêve s'est réalisé... ils auraient un bébé.
Ils l'ont eu ce bébé, mardi. Une petite fille. La maman a dû être provoquée parce que les plans professionnels venaient contrecarrer les plans personnels. Le papa s'était fait offrir l'opportunité de partir pour l'Afghanistan en janvier 2010, pour aider les gens là-bas. Ce qui convenait parfaitement aux futurs parents, ceux-ci se disant qu'ils auraient le temps d'apprivoiser ensemble la petite à venir. Et à quelques jours de sa date prévue d'accouchement, les supérieurs du père ont changé leurs fusils d'épaule. Le départ serait devancé. Deux options s'offraient à lui : partir le 16 août pour 3 mois, ou partir en septembre pour 9 mois. En terme de choix, on a tous déjà vu mieux. Y'a beaucoup moins de plaisir à faire son choix ici qu'à choisir entre deux showcases à "The price is right", vous en conviendrez.
Lui et sa conjointe ont choisi le moindre mal, s'il en est un. Le départ cette semaine pour 3 mois. L'armée, dans sa grande bonté, a organisé le devancement de l'accouchement, pour que le papa puisse passer un peu de temps avec sa princesse avant son départ. 5 jours, c'est ce qu'il aura eu droit avant de partir. 5 minuscules journées quand ça fait 39 semaines que tu attends ce moment-là. C'est poche. Surtout qu'en ce moment, sa blonde a presque autant "besoin" de se faire aider que les gens là-bas...
Il sera de retour à temps pour le premier Noël de la petite. Et moi, je ne peux m'empêcher de penser "S'il revient..."
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