11 janvier 2007

Chronique d'une mauvaise journée

Tu te réveilles, une heure plus tard que prévu, parce que t'as jamais pensé à mettre ton cadran la veille. En ouvrant les yeux, tu constates que le mal de tête, qui t'a ruiné l'existence la journée d'avant, est toujours présent­. T'as même pas mis un pied hors du lit que déjà, tu sens que ça ne sera pas la meilleure...

Tu manques de te péter la gueule solide, en prenant ta douche. Tu hésites entre le fou rire nerveux du "ouf j'suis sauve" et les larmes du "j'aurais fait quoi, m'être assommée dans le fond de la baignoire, avec personne pour m'aider?!". En sortant de la douche, t'as même pas pris le temps d'enfiler quoi que se soit que tu cherches ton paquet de cigarettes, disparu il y a deux mois...

Entre le déjeuner, le séchoir à cheveux et l'envie de retourner te coucher, tu vois que t'as raté son appel, hier soir. Ton regard se promène de l'afficheur au lit, et tu sens les regrets d'une belle soirée ratée t'envahir. Tu cherches désespérement le vêtement qui ne s'est jamais retrouvé dans ta garde-robe... tu bâcles le tout avec ce qui te tombe sous la main. Et tu penses que c'est dommage que ça ne soit pas de la nicotine. Tu sens que la journée sera longue et, avouons-le, peut-être même merdique...

En sortant dehors, tu te fais éclater quelques vaisseaux sanguins à la première bouffée d'air frette. Pratiquement arrivée à l'arrêt d'autobus, tu en vois deux te passer sous le nez, sans même pouvoir en stopper une seule. Tu te les gèles pendant une bonne quinzaine en fantasmant à ta couette, ou au café du matin, tu ne sais plus trop... En montant dans l'autobus, tu t'aperçois que tu as oublié ton lunch pour ce midi. Tu réalises que tu devras te re-taper ce -20°C parce que t'auras rien à te mettre sous la dent...

Le café n'a pas l'effet, ni le goût d'ailleurs, escompté. En arrivant à ton bureau, tu constates que ta collègue de travail a cru bon "venir travailler quand même". Elle éternuera deux fois la minutes, rasera l'équivalent de 3 terrains de football en forêt, because les mouchoirs, et tu sens que malgré tes précautions, ça tiendra du miracle si tu t'en tires indemne...

La journée tire à sa fin. Tu as eu la délicatesse de péter une coche à ta boss, histoire d'ajouter un peu de piquant à cette journée. En manipulant ce qui s'annonçait être ta dernière boîte de la journée, tu as senti ton dos se cambrer. De douleur, et non des plaisirs ratés de la veille. Tu te relèves péniblement, sentant que ta mobilité n'a pas cru bon t'attendre pour retourner chez-toi...

Tu finis par regagner le lit tant espéré, armée de douleur et de glace.

Tu hésites encore une fois entre le rire et les larmes... Tu optes pour la grimace, tout compte fait.

Tu te dis que la vie est vraiment mal faite... puisque maintenant que tu es pyjama, que tu ménages ton dos au maximum, ce serait vraiment beaucoup de trouble pour pas grand chose que de te rhabiller pour aller t'acheter un paquet de cigarettes...

Merdique... Y'a pas d'autres mots!

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