31 octobre 2006

Lui

Il y a six ans, j'ai cru. J'ai cru qu'une force "supérieure" pouvait exister. Moi, l'athée par excellence, je me suis fait offrir un signe du destin, une demande satisfaite, une exigence comblée.

Il y a six ans, en me rendant chez mes parents, j'ai fait un arrêt au cimetière où mes grands-parents sont enterrés. Pour aller leur rendre visite, chose que je n'avais pas faite depuis le jour de leur mises en terre respectives. Je me suis attardée plus longuement devant l'épitaphe de ma grand-mère. Parce qu'elle me manque toujours un peu, à chaque jour. Ce jour-là, j'ai même posé un genou par terre. Pour me rapprocher d'elle peut-être. Ou simplement par humilité devant la mort. Et je lui ai demandé une faveur, une vraie. Je lui ai demandé de mettre sur ma route quelqu'un de bien. Une bonne personne. Un être qui saurait me faire le plus grand bien. Quelqu'un de vrai, de sincère, d'authentique. Je me suis relevée, j'ai secoué mon pantalon, essuyé mes joues et j'ai poursuivis ma route.

Ce week-end là, il y a eu un nouveau venu dans mon entourage. Il est apparu pratiquement comme par magie. La rencontre a été parfaite, autant que faire se peut. Les débuts ont été tels que le sont tous les débuts. Tout nouveau, tout beau. J'ai vu en lui ma requête exaucée, dès le premier instant, comme c'est encore le cas aujourd'hui. Il y a eu des pauses, volontaires ou non, au cours de ces années. Mais le contact est toujours demeuré. Force est d'admettre en grande partie grâce à lui. La nature de ce contact s'est muté, au fil de nos vies, au gré de nos situations, mais on a toujours réussi à renouer.

Les dernières retrouvailles ont été les plus douces. Les plus faciles. Et les plus claires aussi. Cette entente, qui paraît aux yeux de certains un pacte avec le diable. Mais qui nous permettait de trouver chacun notre compte, aussi égoïstement que mutuellement. Deux ans qu'aura duré cette séquence. Si brève et si longue à la fois. Des moments mémorables qui parsèment ce parcours. Des phrases qui résonnent encore dans ma tête, quand je me donne la peine de me les repasser. Et des larmes qui mouillent mes yeux quand je constate le néant d'aujourd'hui.

Le fil s'est rompu. La communication est coupée. La raison est bête et tout aussi criante de réalisme. Je déteste son silence imposé. Je lui en veux de ne pas m'avoir fait d'adieux en bonne et dûe forme, tel qu'on se l'était promis le cas échéant. Autant je pouvais me priver de sa voix pendants des semaines, voilà que j'ai l'impression d'avoir amorcé un sevrage depuis.

Il me manque. Je n'ai pas d'autres mots pour qualifier le gâchis.

Moi, la fille froide et au-dessus de ses affaires, je n'ai plus cette impression que quelqu'un m'attend quelque part...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Comme le message que je t'es envoyé je te rappel ce passage:
il y a toujours des larmes dans mes yeux.Ça, c'est pour toutes les fois ôu je n'ai pas baisser les armes...mais j'aurais dû comprendre bien avant qu'entre deux pays, il y a un océan...Je sèche mes larmes car dans tout ce qui m'a fait souffrir , je n'ai gardé que le merveilleux...